Mil’Ecole en mission humanitaire au Burkina Faso – 21 octobre-9 Novembre 2014

 Au cœur d’un révolution politique : journal

Arrivés le mardi 21 octobre

sur le vol de la Turkish Airlines, avec un passage prioritaire à la douane de Ouaga grâce au genou d’Eric et à sa prise en charge sur chaise roulante… (très bon plan pour accélérer les formalités d’entrée au Burkina toujours aussi lentes)

Transfert chez Salam et Michèle Kabore qui nous gratifient d’un accueil burkinabè de toute première classe…et nous font part très vite de leurs inquiétudes sur la situation politique tendue qui les inquiète davantage qu’Ebola ou le djihadisme, les deux phobies des Occidentaux sur l’Afrique de l’Ouest ces derniers temps !

Blaise va tenter de passer en force sur la réforme de la Constitution pour s’octroyer après 27 ans de pouvoir la possibilité d’être là pendant quinze ans encore… Ce qui peut paraître surréaliste vu de loin prend de la teneur quand on sait qu’il n’a que 63 ans!!!

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Mercredi 22 octobre

VILLAGE DE BOLOGO

Accueil très festif et cérémonial pour l’inauguration de la première réalisation sur place de Mil’Ecole : l’électrification solaire de deux salles de classe et de la bibliothèque du collège de Bologo.

Une jolie plaque signale le chantier et désormais le logo de Mil’Ecole trône en bonne place sur la façade du collège de Bologo

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Repas en commun pris au collège.

Distribution du matériel scolaire aux directeurs des différentes écoles du village : le principe arrêté avec les équipes enseignantes était le suivant : des craies pour toutes les classes, quelques équipements de base pour ensemble des élèves de CP1 et CP2 et du matériel scolaire en récompense pour les 20 meilleurs élèves de chaque classe.

Entretien avec les instituteurs du village pour évaluer leurs besoins en matériel pédagogique (on parviendra à acheter à Ouagadougou deux globes terrestres, deux cartes murales du Burkina et planches anatomiques, ainsi que des fascicules d’exercices pour les élèves du collège)

Dialogue intéressant aussi avec les femmes responsables de l’alphabétisation des adultes. On achetera à Koudougou auprès de SEDELAN des fascicules en mooré pour les aider dans leurs travaux et on obtiendra de Guiè un livre pour enseigner le français à partir du mooré. La ferme pilote de Guiè (AZN) pratique très efficacement cet enseignement en continuité des cours de mooré, ouverts à ceux qui ont suivi avec succès les 2 classes d’alphabétisation mooréphone. (Voir  Le Centre Rural d’instruction et d’Education (CIER) de l’AZN). Serait-il possible pour l’enseigante, Emilienne Bamogo, d’aller y faire un stage ? Nous étudierons sérieusement la question avec eux…

Tour de table sur la question des latrines et des équipements favorisant une éducation à l’hygiène : les besoins sont souvent énormes (pas de latrines pour la plus grosse école du village qui compte plus de 600 élèves)… Ce besoin de latrines existe aussi au local d’alphabétisation des femmes (celles-ci quand elles regagnent leur cour pour se soulager, vont souvent être happées par les tâches domestiques et ne reviendront pas aux cours)…

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Jeudi 23 octobre

OUAGADOUGOU

Courses en ville (matériel pédagogique précité)

Rencontre avec Armand et Souleymane NIKIEMA approchés en août dernier à Remiremont… Visite du local d’accueil de la JAS à Dapoya… Repas en commun sous les manguiers près du réservoir.

En soirée, on retrouve la « Parenthèse de vie » et les comédiens de l’ATB : une version revue et dynamisée par les réactions d’un public de jeunes Burkinabè.

Vendredi 24 octobre

OUAGADOUGOU-KOUDOUGOU

Matinée à Nyoko II en compagnie de Souleymane NIKIEMA pour aller visiter son école solidaire à Pass-Yam… (quartier périphérique très pauvre et insalubre). On lui a acheté une carte murale du Burkina et on lui transmettra quelques livres en moore pour son cours d’alphabétisation des adultes après notre passage sur Koudougou,

Dialogue avec les instituteurs de l’école (dans les bagages de Pierre se trouvent aussi des stylos récoltés à St Etienne par Souleymane et que nous lui avons convoyés, ainsi que quelques livres de bibliothèque). Nous rejoignons l’ATB en zygzagant pour contourner les barrages-manifs.

Transfert vers KOUDOUGOU dans l’après midi et installation à Photo Luxe.

Soirée avec Alphonse et Paul pour préparer l’entrevue du lendemain à Ouoro avec les paysans.

Samedi 25 octobre

Grosse journée au VILLAGE DE OUORO

Rencontre avec les groupements d’agriculteurs et d’agricultrices organisée par Paul et Alphonse, nos partenaires sur Ouoro, afin de prioriser leurs projets agricoles suite aux visites de la ferme de Filly organisées l’an dernier par Edith. Voir notre article sur ces projets : Des projets agricoles pour OUORO… Une démarche partagée et négociée  (projets  en cours 2013-2017)

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La réunion va durer deux heures avec une population très présente et très attentive, chaque groupement va s’exprimer, fort heureusement Paul et Alphonse nous servent de traducteurs et l’on débouche sur la satisfaction d’un gros travail réalisé en commun en présence des paysans, des responsables coutumiers, des représentants du Comité Villageois de Développement et de la municipalité… Les choses avancent vraiment dans le bon sens !

Super soirée anniversaire-surprise pour Eric au maquis du poisson, dehors dans la pénombre avec Paul et Alphonse et leur femme, avec en prime cadeau et bougie sur part de gâteau… Les Burkinabè sont fantastiques…

Dimanche 26 octobre

KOUDOUGOU-OUAGADOUGOU

Matinée détente à Koudougou et rencontre amicale avec Germaine

Transfert sur OUAGADOUGOU : la journée du lendemain va commencer très tôt : 4 h 30 !!!

L’atmosphère à OUAGA a monté d’un cran depuis notre premier passage, la société civile commence à s’organiser, à programmer des manifestations pour la semaine à venir: la journée du jeudi sera chaude…C’est la date choisie par Blaise pour faire voter à l’Assemblée sa réforme de la Constitution contre les pressions internationales (américaines surtout). La ville bruisse de rumeurs, Blaise aurait acheté les votes d’une partie de son « opposition » pour obtenir une majorité lui évitant le référendum sur la réforme constitutionnelle (on parle de pots de vin allant jusqu’à 50 millions de CFA par député).

Ecoles, collèges, lycées ont été fermés pour la semaine à venir par le gouvernement qui redoute le rassemblement des jeunes.

En ville, la population a visiblement peur. Le spectre des émeutes de 2011 a mauvais goût.

A 4 h 30 le lendemain, nous espérons passer avant le démarrage des manifestations.

Lundi 27 octobre

1er GROUPE DE PAYSANS A LA FERME PILOTE DE FILLY

Départ de Ouaga. A 4h30 du matin, retrouvailles avec Aboubakar notre chauffeur samo préféré.

En route pour BOLOGO où nous allons prendre en charge une trentaine de paysans afin de leur faire visiter à Filly les installations de la seconde ferme pilote de TERRE VERTE, Guiè, Filly et Goéma  (un peu  comme les paysans de Ouoro l’an dernier) pour les sensibiliser à une agriculture durable et pluviale novatrice. Pamoussa  SAWADOGO, le directeur de la ferme, est en voyage d’étude en France. Adama Ouédraogo a assuré très efficacement la visite.

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L’objectif est de faire – là aussi – émerger des projets partagés pour l’avenir.

Maxime, notre partenaire sur Bologo, a réalisé un gros travail très précis et très attentif dans la sélection d’un groupe à dominante féminine et représentatif des différents quartiers et associations villageoises…De bonne augure pour la suite.

Retour en fin de journée sur Bologo, puis sur OUAGA

Arrivée de Pierre à 1 h du matin…

Mardi 28 et Mercredi 29 octobre

DECOUVRIR LA FERME PILOTE DE GOEMA

Malgré une certaine fatigue, pour éviter tout barrage avec les manifestations, départ à 6 h, accompagnés de Paul Bamogo et Francis Zongo,

En route, étape à Kaya, rencontre avec David Luther SANOU, un conseiller en développement rural, qui se propose de nous aider à bâtir un projet de formation pour OUORO à partir du travail fait avec Paul et Alphonse. Belle rencontre : David à notre demande va enclencher un audit de la situation sur Ouoro qu’il nous fera parvenir pour la fin du mois de novembre. David est l’auteur d’un mémoire de maîtrise Géographie très intéressant : Problématique de la satisfaction durable des besoins en eau autour des barrages de Fara et de Guido, 2010.

Deux jours de découverte de la troisième ferme pilote de l’AZN à Goéma, au nord de Kaya

Rencontre d’un directeur exceptionnel en termes de qualités humaines, Mahamadi SORGHO, et d’un projet en cours de développement (un périmètre bocager installé, un autre en projet) qui mérite vraiment d’être soutenu.

Nuit en brousse (magique)

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Rencontre extraordinaire le lendemain matin avec les paysans de la ferme : un dialogue dynamique et très ouvert, sans confiscation de la parole (bravo Mahamadi)… La veille nous avions croisé le chef du village très impliqué dans les travaux de la ferme et visité émerveillé le site superbe de leur mare aux crocodiles, une mare noyée de verdure avec des rizières tout autour et des grands arbres (les plus gros karités croisés au Burkina)… de la magie pure.

Pleins d’autres projets en cours : un collège, un bulli potager… tous méritent que l’on étudie les moyens de soutenir et de revenir à Goéma ! Nous sommes très loin des remous des villes. Voir notrearticle sur Burkina Doc : La ferme pilote de Goéma. Un Kokopeli au Burkina ?

Jeudi 30 octobre

OUAGADOUGOU

Journée de break forcé à l’ATB à Ouagadougou. Paul ne peut retourner sur Koudougou : les bus ont cessé de fonctionner.

La tension est à son comble!

La jeunesse déferle dans les rues du centre, la police se replie, les insurgés investissent le Parlement, l’hotel voisin où le régime avait installé les députés afin que le vote du jeudi se déroule en catimini, la télévision nationale…

Dehors c’est la révolution et l’ambiance est assez électrique et passionnante dans la cour de Mien De Graeve (foyer de l’ATB, lieu de rencontre des jeunes Burkinabè et Européens)… avec sans cesse des aller-retour de manifestants. Chacun accroché à son téléphone portable ou rivé sur internet, les infos fusent de toute part. « L’état de mon genou et mes béquilles (mon âge aussi peut-être) ne me permettent pas d’aller jeter directement un oeil sur tout cela, mais on en crève d’envie ! » (note d’Eric). Le régime de Blaise vacille, après 27 ans de pouvoir, l’incroyable est en train de se dérouler !

Modification de l’article 37 : La révolte s’intensifie (Droit Libre TV, 27 octobre 2014)

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Le 30 octobre 

au « QG » du restau chez Mien à l’ATB…

Avec le Balai Citoyen, au coeur de la lutte !                                                      (Droit Libre TV, 31 octobre 2014) 

Vendredi 31 octobre

OUAGADOUGOU

Retour avec Pierre à Nyoko II chez Souleymane qui voulait nous inviter à manger dans sa cour : moment de grâce à regarder la fuite de Blaise à la télévision…La révolution s’accélère, mais recèle encore de plein d’incertitudes (qui va gérer la transition ?)

La parole des Burkinabè se libère et la très large majorité d’entre eux approuve ce qui est en train de se passer. Les plus vieux n’osaient y croire.

On repasse à l’école solidaire de Souleymane, ce qui permet d’approfondir le dialogue et d’envisager peut-être une forme de coopération sur ce projet.

Sur le trajet, avec Adama on traverse Ouaga après le séisme de la veille et on constate la maturité de cette révolution : mis à part les symboles du pouvoir (Assemblée, radio et télévision), les pillages ont été très peu nombreux et souvent ciblés sur des domiciles ou des entreprises des caciques du CDP (le parti de Blaise)… Le plus souvent ces pillages sont des pillages d’une population aux abois : on apercevra en périphérie des vélos chargés de sacs de riz, de sucre, de bidons utilisés pour le transport de l’eau, issus d’entrepôts (souvent spéculatifs) déténus par les séides de Blaise…On est loin des violences des mutineries de 2011, une preuve supplémentaire de la retenue de cette révolution et de la grande maturité politique des opposants à Blaise… Une révolution de la jeunesse, une jeunesse qui depuis sa naissance n’a connu qu’un président et qui rêve d’un avenir meilleur… Au coeur des événements ressurgit bien sûr l’icône de Thomas SANKARA, porteur d’un rêve égalitaire dans une société très (trop!) inégalitaire.

Soirée encore une fois électrique à l’ATB avec en prime le couvre-feu de 19 h à 8 h et la fermeture des frontières terrestres et aériennes… Il apparaît de plus en plus évident qu’ Eric ne pourra pas repartir le lendemain soir… Quant à Blaise personne ne semble savoir où il est passé !

Bloqué comme nous par le couvre-feu depuis deux jours à Ouaga, Paul BAMOGO parvient le lendemain matin à prendre un bus pour SABOU où une connaissance le mènera jusqu’à Koudougou

Samedi 1er novembre

Jour prévu du vol-départ d’Eric…

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Repas de midi chez Maxime

On découvre les traces de l’incendie de la maison et des véhicules d’un de ses voisins de quartier, ex-dirigeant du CDP…Maxime nous apprend que les insurgés ont laissé sortir les habitants de la villa avant d’y mettre le feu!

Le rythme de la journée se fait au fil des informations contradictoires sur l’aéroport de OUAGA …Quand il apparaît évident qu’aucun vol ne risque de repartir avant le 3 ou le 4 novembre, on décide de louer les services d’Adama, le frère chauffeur de Souleymane qui nous avait convoyé à Goéma… et de prendre la route de Koudougou en l’attente de vol possible plus tard sur la Turkish (Salam et Michelle Kabore vont tenter de s’occuper de cela en début de semaine quand les bureaux de Ouaga vont rouvrir…Grand merci à eux !)

Soirée Photo Luxe avec Paul et Alphonse

Tout le monde est heureux, la peur s’est envolée : la page – la très longue page – de Blaise Compaoré semble définitivement se refermer: le dictateur a trouvé refuge en Côte d’Ivoire (le pays de son épouse et de son allié Ouattara), exfiltré – on l’apprendra le lendemain – par les forces spéciales françaises

Dimanche 2 novembre

KOUDOUGOU

Qu’il est doux de se détendre à Photoluxe après les tensions de la capitale… Mais on apprend vite que les manifestations ont eu lieu dans toutes les villes du Burkina, avec la même retenue et la même maturité.

Certes le bilan n’est pas neutre : une trentaine de morts au moins, de nombreux blessés ; mis à part les coups de feu tirés à Kossiam (devant le palais de la Présidence) par les mercenaires de la garde présidentielle (la rumeur dit qu’il s’agissait de soldats togolais?), et ceux du « petit » frère de Blaise, François (qui semble vu comme un monstre par la population), la plupart des victimes sont liées à des bousculades et aux effets des incendies (pilleurs tentant d’enter dans les bâtiments déjà en flamme).

On consacre la journée à travailler à mettre en forme les dossiers sur OUORO pour les transmettre à David Luther SANOU, rencontré à Kaya.

Visite du palais du nabaa local sur la route de Didyr : belle découverte d’un chantier commencé en 2010 et dont nous n’avions pas la connaissance, belle rencontre aussi avec un Français passionné d’oralité et qui passe sa vie à faire visiter le bâtiment… Nous dévouvrons ainsi la très belle légende du naaba fondateur du quartier d’Issouka au 13ème siècle :  Bassanga venu de Piella dans l’actuelle province de la Sissili s’est retrouvé à Koudougou après une dispute avec son frère qui l’accusait d’avoir volé sa poule. Ne voulant pas déclarer la guerre avec son frère, il a préféré s’exiler pour que la paix règne dans le village…

Voir : Histoire du quartier Issouka de Koudougou : Le buste de l’ancêtre Bassanga inauguré, article publié par lefaso.net en 2013

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Les nouvelles de Ouaga sont tendues encore (des affrontements signalés dans le secteur de l’aéroport, ce qui – si c’est avéré – risque fort de rendre difficile la reprise de l’activité )… On aura sans doute des nouvelles demain de la part de Michèle et Salam… La révolution burkinabè est en train d’offrir une prolongation inespérée de séjour à Eric, quelle belle révolution !

Soirée avec Alphonse et Paul sous les manguiers de Photo Luxe

Lundi 3 novembre

DÉCOUVRIR L’AGROFORESTERIE APAF PRES DE THYOU

En route pour cette localité située au Sud de Sabou à une heure de route et de piste de Koudougou… On y rencontre un agriculteur, Nabin Oumsaoré, qui travaille quatre hectares selon les méthodes de l’agroforesterie APAF (voir notre article sur Burkina Doc) et dont les résultats sont plus que probants, un modèle d’agriculture durable (avec arbres fertilisateurs).

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Brakinas partagées dans le centre de Thyou avec le major du centre de santé, un infirmier que connaissait bien Paul Bamogo… Ce qui nous permet de vérifier une fois de plus la grande satisfaction des Burkinabè face aux changements en cours, jusque dans les villages.

De retour à Koudougou, on dîne sous les arbres de « La Forêt » et on repasse par SEDELAN pour acquérir des manuels de formation à la gestion des groupements paysans pour Alphonse et Paul.

Mardi 4 novembre

A L’ECOLE DE OUORO

Toujours pas de nouvelles de la Turkish, on devient de plus en plus Burkinabè… Grosse matinée à Ouoro pour prendre un contact sérieux avec les nouveaux enseignants et le nouveau directeur : on y amène des courriers des écoles françaises, ils sont même parvenus à écrire des choses malgré une semaine d’écoles fermées… et surtout à repeindre deux autres salles de classe avec le matériel que nous avions laissé en mars dernier!

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Karim l’instituteur du CM1 paraît bien intéressé par la poursuite des échanges scolaires : on filmera ses élèves en situation de lecture, on organisera des jeux dans la cour, pendant que Pierre entreprend avec le directeur une nouvelle opération se serrage d’écrous des tables bancs et découvre un enseignant attirés par des projets techniques.

Retour sur Koudougou (sur une piste vraiment impossible) et expérimentation concluante d’un nouveau maquis dénommé « Restaurant atypique de Koudougou » qui sert une très bonne cuisine africaine avec des produits du terroir… En prime une jeune serveuse au charme ravageur qui met Adama en apesanteur et qui remplirait les salles de bien des restaurants en France…
En soirée Pierre approfondit avec Paul des projets d’éducation populaire autour de l’hygiène.

Mercredi 5 novembre

ANIMATIONS A L’ECOLE DE SOURGOU

Grosse matinée à l’école de Sourgou pour relancer très activement avec les CM1 les jeux de l’escargot (Voir notre article). On tente une nouvelle approche : les faire jouer dans la cour physiquement en grand groupe avant de les réunir par plus petits groupes autour des plateaux de jeu…les instituteurs cette fois participent pleinement au jeu et semblent y trouver grand intérêt…le système fonctionne même si les élèves ont encore bien des difficultés de lecture après trois mois de vacances et à peine deux semaines de rentrée ! Très positif !

On passe un super repas avec l’ensemble de l’équipe enseignante au milieu d’un débat politique très animé, en français et en mooré (en mooré pour les pointes d’humour), et c’est l’occasion de regretter nos faibles capacités linguistiques dans la langue locale…Mais alors qu’en France sans doute partisans et adversaires en seraient venus aux mains, ici tout se règle par les logiques de l’humour et des plaisanteries (si fréquentes au Burkina dans les relations inter-ethniques). Un pur moment de bonheur !

Soirée avec Paul et David Luther SANOU qui va commencer dès le lendemain son audit des groupements de paysans de Ouoro afin de nous aider à bâtir des projets pertinents…

Jeudi 6 novembre

Vers OUAGA

Malgré l’absence de nouvelles de la Turkish, il faut se résoudre à reprendre la route de Ouaga en raison d’une nouvelle journée à Filly qui se profile pour le lendemain… Dur dur de quitter Paul et Alphonse, mais c’est tout sûr on reviendra en février prochain !

On repasse d’abord chez Michelle et Salam où les Allemandes (des Sarroises!) vues le dimanche 26 octobre sont encore là en attente d’un vol retour sur la Turkish qui reprendra ses vols le vendredi matin… Michèle a Eric placé en principe sur le même vol qu’Edith et Pierre le surlendemain, mais les horaires sont encore incertains.. .On ira donc ensemble  à Filly le lendemain !

En fin de journée ou repasse voir Souleymane pour faire des photos de Pass-Yam et faire le tour de ses besoins, on va tenter avec Pierre de monter un dossier et lui trouver quelques soutiens possibles.

Vendredi 7 novembre

2ème VISITE D’AGRICULTEURS A FILLY

En raison du couvre-feu, le départ pour Filly est un peu moins tôt, 5 h 45, ce qui nous vaudra un retour sportif à la nuit tombée sur OUAGA, on comprend pourquoi les chauffeurs n’aiment pas trop rouler de nuit ! Mais Aboubakar est un super chauffeur.

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Le deuxième groupe de paysans de Bologo est tout aussi passionné que celui de la semaine dernière : Maxime a fait un gros boulot d’organisation… Reste désormais à laisser infuser les choses et à envisager ensuite en février une discussion pour lancer des projets comme nous l’avons fait à Ouoro… Les choses sont désormais entre leurs mains et dans leurs capacités à organiser des projets en commun ! Pause brakina à Boussé avec le très sympathique et efficace directeur du collège, Hyppolite Yaméogo !

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Dans la soirée on apprend que la Turkish avance son vol du lendemain soir (le nôtre) au matin. On doit être à 5 h à l’aéroport ! (Contraintes du couvre-feu)…

 

Dernière soirée chez Mien au Foyer de l’ATB avec en prime un spectacle de danse

« Bayiiri »

(beau moment).

L’occasion aussi de revoir Francis et Bintou...

Les événements nous auront empêchés d’aller cette fois à Sanon saluer la famille de Francis. Un regret. Mais c’est partie remise sans doute pour les funérailles de son père en février prochain. Chantal, une actrice de l’ATB et Clarisse une vieille amie du couple d’Oxygène qui a trouvé la mort dans le vol d’Air Algérie en juillet dernier, passent aussi cette dernière soirée avec nous…

Il est toujours aussi difficile de quitter le Burkina.

Pour eux une page d’histoire s’ouvre : Blaise est «dégagé», il faut désormais réussir cette transition et bâtir une société moins désarticulée et moins minée par la corruption des dirigeants… Une vraie épreuve certes, mais une période pleine de possibles !

On reviendra vous voir en février !

Promis, juré !

Eric ROGER

Edith PICHARD

Novembre 2014

Voir en PDF téléchargeable l’article du Républicain Lorrain  du 16 novembre 2014