Comptes rendus des formations agricoles – 2016 – dans le village de OUORO

Programme trisannuel. Année II 

Vous y trouverez le comptes rendus détaillés de l’ensemble des formations de l’année 2016 :

  1. Formations Post-récoltes (conservation et transformation)
  2. Formations d’élevage caprin et ovin (avec dotation animale et matériel)
  3. Formation de gestion financière et approfondissement de gestion d’un groupement
  4. Reprise de formation de compost et traitement antiparasitaire agroécologique
  5. Formation de Soumbala (transformation de la graine de néré)

Ces formations sont toujours faites en collaboration étroite avec nos 2 correspondants sur place Paul BAMOGO et Alphonse SAMA, et David Luther SANOU, représentant de DEZLY Consulting, et les groupements concernés du village.

Pour connaître
les 5  formations de l’année 2015 : Comptes rendus des 5 formations agricoles – 2015 – dans le village de OUORO. Programme trisannuel. Année I
et les formations de l’année 2017 : Comptes rendus des formations agricoles – 2017 – dans le village de OUORO. Programme trisannuel. Année III

Première formation 2016

Les techniques de gestion post-récoltes
(Arachides, sésame, mil et niébé -légumineuses de type haricot blanc)
09 – 12 février 2016

La formation a vu la participation effective de 20 personnes issue de 5 groupements. Seul le groupement d’éleveurs (Béogo néeré) n’est pas représenté (s’agissant d’agriculture).
La formation a eu pour ambition de donner aux participants des connaissances sur :

-Les critères déterminant le début de la récolte,
-Les différentes étapes dans le processus de récolte des produits agricoles,
-Les bons et mauvais gestes/habitudes en matière de récoltes,
-Les différents traitements applicables aux récoltes et leurs objectifs,
-Les avantages à bien récolter et traiter les récoltes,
-Comment assurer à long et moyen termes une meilleure qualité aux produits agricoles à stocker.

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Les représentants des groupements ont appris en particulier à utiliser les sacs à triple fonds pour la conservation des récoltes leur permettant d’étaler leur mise en vente sur le marché) et à fabriquer des biscuits de sésame pour en dégager de la valeur ajoutée.

Une formation des plus utiles au regard des bons résultats des récoltes 2015, suite à la formation sur les fosses fumières.

-Pour le niébè la productivité est passée de 60/120 kg à plus de 180 kg,
-Pour le sésame de 90 à 150 kg sans augmentation de la taille des parcelles travaillées.

Voir en Pdf téléchargeable Le module de formation Post-récoltes

Complément de formation Post-récoltes
Transformation sésame, arachide et haricots benga
22 23 et 24 septembre 2016

Cette formation complémentaire qui a été dispensée à 20 femmes5 par groupement–  a été très demandée par les femmes.Elle leur permettra de diversifier les transformations  des produits de leurs récoltes. Elle a durée 3 jours. Les formatrices, 2 femmes de Sabou, ont été trouvées par nos partenaires sur Ouoro, Paul Bamogo et Alphonse Sama

Gâteaux au sésame, arachides sucrés ou autres,  transformation du haricot en « gaonré« , qui est un met prisé lors des cérémonies de mariages et de baptême pourront être vendus au marché et seront génératrices de revenus.
A la fin de la session le matériel a été remis aux participantes, ce matériel sera géré par les groupements comme tous les outils déjà reçus

Pour voir le compte rendu de cette formation et quelques « recettes » :
Rapport de formation de quatre groupement féminins de Ouoro. Transformation du sésame, haricot et arachide

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Seconde et troisième formations 2016

La mise en œuvre d’activités d’élevage solidaire
(Poulets et caprins)

24 personnes de 5 groupements ont vu leurs capacités renforcées durant ces 2 formations de 4 jours chacune

Dans le cadre de ces formations, la démarche a consisté à partir des pratiques actuelles des paysans pour chercher à les améliorer. L’objectif visé est de promouvoir une association plus claire entre agriculture et élevage (collecte de fumier pour le compost).

Dotation d’animaux
Mil’Ecole met à disposition 6 lots de volailles (composé chacun de six poules et un coq) et  4 lots de caprins (deux chèvres et un bouc, chacun).

Dotation de matériel
Grillage, mangeoires et abreuvoirs pour construire étables, enclos et poulaillers qui vont abriter les animaux. La dotation effective en animaux se fera une fois les abris finis. (Ce qui devrait se faire courant avril 2016).

Réflexion sur la répartition des lots d’animaux
En 2014, au démarrage du projet pluriannuel, avait été actée pour l’année 2016 une dotation de  lots de caprins pour le groupement des hommes centré sur l’élevage et de lots de volailles pour les groupements féminins.
Plusieurs éléments cependant nous ont fait évoluer, en dialoguant avec nos correspondants locaux et sur les conseils de DEZLY consulting, notre opérateur en formation sur place :

-L’engagement et le dynamisme des 4 groupements féminins durant l’année 2015, en particulier dans la phase consacrée à la création des fosses fumières
-Le fait aussi que l’aviculture semble poser un problème pour les femmes, en raison de pratiques coutumières qui veulent que souvent les hommes s’approprient, plus ou moins en douce, les produits de cet élevage pour les vendre à leur profit au marché… Chose nettement moins facile lorsqu’il s’agit de chèvres.

De ce fait, nous avons pris la décision avec nos correspondants de changer la ventilation des lots de caprins (au préalable uniquement destinés au groupement d’éleveurs) entre le groupement d’éleveurs et les groupements féminins.

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Visite de Mil’Ecole lors du démarrage des formations d’élevage

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Avec Evelyne BERE, agent d’élevage, chargée des formations

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Les groupements de femmes offrent sésame et niébé en remerciement à Mil’Ecole lors de sa visite en février.

Formation sur les techniques d’aviculture traditionnelle améliorée
16 – 19 février 2601

Renforcer la capacité des producteurs sur les différents aspects de l’aviculture traditionnelle :

-Le logement/l’habitat
-Le nettoyage, la désinfection du poulailler et soin des animaux
-L’alimentation
-La gestion de la reproduction et des effectifs

Voir en Pdf téléchargeable Le module de formation aviculture

Formation sur les techniques d’embouche de caprins
23 – 26 février 2016

-Renforcer la capacité des producteurs sur les différents aspects de l’élevage de chèvres.
-Guider le producteur sur les modes de conduite d’un élevage de chèvres locales ;
-Renforcer sa capacité sur les différentes maladies caprines et les mesures à prendre ;
-Augmenter le rendement de l’élevage local des chèvres ;
-Initier et/ou pérenniser leur élevage de chèvres ;
-Motiver les bénéficiaires pour la pratique d’un élevage solidaire

Voir en Pdf téléchargeable Le module de formation embouche

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Pour ces deux formations, l’objectif est double :

-Au niveau technique une initiation à la conduite rationnelle d’une activité d’élevage à cycle court (embouche). Ces activités s’appuient sur une formation réalisée en amont en 2015 à propos de la fauche et de la conservation du fourrage. (Voir notre article :  Les 5  formations de l’année 2015 )
-Et au niveau socio-économique, la mise en place de systèmes « roulant » de crédit pour faciliter l’accès aux animaux d’élevage de la population. Pour ce faire, six lots de sept oiseaux (six poules et un coq) et quatre lots de caprins (deux chèvres et un bouc) seront remis à une première vague de bénéficiaires. Ces derniers transmettront après une certaine période (1 à 2 ans après), le même capital animal à une seconde vague de bénéficiaires, élargissant ainsi petit à petit le nombre de bénéficiaires dans chaque groupement. Et si le système fonctionne de façon claire, Mil’Ecole s’est engagée sur une seconde dotation qui pourrait intervenir en appui en 2017

Le choix des bénéficiaires
des  6 lots de volailles (lot composé de six poules et un coq) et des  4 lots de caprins (lot composé de deux chèvres et un bouc).

Chacun des 5 groupements a désigné en son sein les personnes qui seront responsables de ces lots.
A la fin de la formation d’embouche caprine, le 27 février, la désignation des bénéficiaires a eu lieu par tirage au sort :

-Groupement Watinoma : Tambi Mouni, 1 lot de poules et Alimata Ziba, 1 lot de caprins
-Groupement Neb La Naam : Awa Compaoré, 1 lot de poules et Aminata Souli, 1 lot de caprins
-Groupement Lagm Taab La Yondo :Marie Daila, 1 lot de caprins et Fati Zongo, 1 lot de poules
-Groupement Béog Néré, hommes, (1 lot de poules + 1 lot de caprins) pour Nana Yacouba et Nébié Josué
-Groupement Namanegzanga : Wambi Nébié et Pauline Kaboré Pauline, 1 lot de poules chacune. Comme il n’y a que 4 lots de caprins, ce groupement féminin a reçu 2 lots de poules.

Voir en Pdf téléchargeable Le rapport d’activité du 1er trimestre – année 2016 à Ouoro, réalisé par David Luther SANOU, pour DEZLY Consulting

Formation de gestion financière et matérielle des groupements de Ouoro
1er Juillet –  25 novembre – 8 décembre 2016 

Elle est dispensée aux présidents, secrétaires et trésoriers des 5 groupements par Alphonse Sama, notre partenaire,  par ailleurs directeur d’école.
Parallèlement aux formations génératrices de revenus, il est apparu très utile d’assurer un suivi pour renforcer les capacités des responsables des groupements avec pour objectif de :

 – Rappeler les rôles et responsabilités des premiers responsables ;
– Echanger et élaborer une stratégie de gestion du matériel mis à la disposition des groupements ;
– Elaborer des stratégies de planification et d’organisation des activités ;
– Trouver des moyens de mobilisation de fonds pour assurer les charges (communication, transport autres),
– Former les responsables sur la tenue des différents cahiers de gestion financière et de stock

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Rien n’est facile pour une population essentiellement analphabète.
Une capacité de gestion peut permettre d’envisager dans un proche avenir la mise en place d’un micro crédit géré par les groupements eux-mêmes.
Pour voir le rapport de la première journée de formation :
Rapport de formation de gestion des groupements de Ouoro

Formation complémentaire sur les fosses fumières
et traitements écologiques des récoltes

3 – 5 – 6 et 21 décembre 2016

L’objectif était de revoir les techniques de fabrication de compost en aérobie, et de commencer tôt pour accumuler du compost durant la saison sèche en vue de la prochaine saison agricole.
Elle a été confiée à Sam Tokoro BACYE, superviseur et formateur de l’APAD-Sanguié de Réo, une association agro-écologique proche de Koudougou, où nous nous sommes rendus à plusieurs reprises accompagnés de nos partenaires et des agents agricoles de Sourgou.
Voir notre article dans BurkinaDoc : L’Agroécologie avec L’APAD-Sanguié

Dans le cadre des formations à l’agriculture de conservation qui avaient eu lieu en 2015, nous avions constaté un certain nombre de dysfonctionnements (fabrication insuffisante de compost) et des interrogations de la part des groupements (sur la lutte contre les parasites) d’où cette formation complémentaire.

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Sur les 4 journées de stage,

– 2 ont été consacrées à une reprise de la formation sur les fosses fumières
– 1 autre sur les traitements antiparasitaires (à base de purin de neem)…
– la 4è journée a eu lieu le 21 décembre pour le premier retournement des fosses fumières

Tous les groupements étaient présents et le nombre de participants avaient été même augmenté sur la demande de 2 nouveaux groupements qui se sont récemment constitués à Ouoro. Ils ont été particulièrement satisfaits grâce à l’aisance et la maîtrise de Sam Tokoro BACYE

 

La formation soumbala
et un apport de matériel pour les groupements

16 – 20 et 22 décembre 2016

Le soumbala est un condiment traditionnel des cuisines rurales burkinabè, fabriqué à partir de graines du néré (arbre local). Il est d’une grande richesse nutritionnelle et se conserve bien mais c’est un travail de transformation complexe.
Pour plus de détails, voir Le Guide de formation Soumbala à Ouoro – 2016 (pdf)
Il se vend bien sur marchés locaux, la maîtrise du processus de production peut donc déboucher pour les femmes sur des activités génératrices de revenus.

Sur décisions des groupements, la formation s’est adressée en priorité à des femmes qui avaient déjà une pratique du soumbala, en vue d’en améliorer l’hygiène et la qualité : 20 femmes des 4 groupements.

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Selon Paul et Alphonse, la formation a rencontré un écho très favorable chez les stagiaires.
A la suite de cette formation, il a été décidé d’acquérir 2 lots des matériels nécessaires à la transformation des graines de néré et à la fabrication du soumbala.

2 foyers-améliorés multi marmites (pour marmite 20-30), 2 bassines de 100 litres, 2 cuvettes de 60 litres, 2 marmites (N°30 ; N°20), 3 seaux de 40 litres, un lot d’emballage, 2 tables de séchage

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Les lots de matériel seront en dépôt auprès de deux groupements, puis à la disposition des autres groupements à la demande et sous forme de prêt gratuit de matériel.

Voir Le Guide de formation Soumbala à Ouoro – 2016 (pdf)
Voir aussi Le rapport de DEZLY-Consulting du 4ème trimestre  à Ouoro  (Pdf)

 

En marge des formations

Une initiative de cofinancement de matériel agricole exemplaire

A la suite de notre voyage de février 2016, les groupements de femmes avaient avancé l’utilité que pourrait avoir pour elles la possession d’une charrette par groupement afin de faciliter les transports de matériel et de récoltes pour se rendre sur les champs qu’elles exploitent et qui se situent souvent en périphérie éloignée de plusieurs kilomètres du village.

Lors de nos palabres, nous avions avancé l’idée d’un cofinancement possible et de se limiter à l’acquisition de seulement 2 charrettes n’ayant pas budgétisé cet achat. Une clé de partage laissant 20 % de l’investissement aux groupements a été définie soit la somme de 35.000 Fcfa sur un prix marqué de 175.000 Fcfa par charrette. De notre point de vue, il s’agissait d’installer une logique visant à favoriser des projets partagés et de responsabilisation des groupements par rapport à l’utilisation des revenus générés par leurs activités agricoles améliorées par les formations de la première année (en particulier la formation sur les fosses fumières).


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Une charrette pour le groupement Namanegzanga, du quartier Napalkasgo

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et une pour le groupement Lagm Taab La Yondo, du quartier Itaoré


D’emblée deux groupements ont dit pouvoir dégager les sommes nécessaires très vite suivies des 2 autres et deux charrettes ont été construites à Koudougou, puis livrées au village début mars.
Le groupement Namanegzanga, du quartier Napalkasgo, qui ne reçoit pas de lot de caprins, a été choisi comme premier bénéficiaire, le second Lagm Taab La Yondo, du quartier Itaoré, a été tiré au sort.
Une initiative qui pour nous confirme les bienfaits des formations engagées et témoigne d’une capacité à sortir d’une simple logique d’assistanat.

En juin les 2 groupements Watinooma et Neb La Naam ont reçu leur charrette selon le même procédé : un investissement de 20 % du coût de la charrette étant à leur charge.
Et les roues des pousse-pousse ont été changées : les nouvelles correspondent à des roues de moto, plus larges, pour éviter de s’embourber soit dans la boue soit dans le sable.

 

Mil’Ecole et les choix de bénéficiaires

Mil’Ecole décide de la répartition des dotations en animaux et autres matériels en dialoguant avec les groupements paysans,  nos correspondants locaux et sur les conseils de DEZLY Consulting. Il est cependant à noter que Mil’Ecole ne participe à aucun moment aux choix de bénéficiaires. Cela se fait au sein du village lors des réunions de groupements