Visite à la ferme pilote de Filly, récit d’un périple (et une vidéo)
octobre 2013
Récit détaillé écrit à 6 mains : Paul, Alphonse et Édith
Organisation de 2 voyages de groupes de paysans du Sud de Koudougou pour découvrir les méthodes de culture de la ferme pilote de Filly du réseau TERRE VERTE. Ces méthodes permettent de réhabiliter des terres dégradées en gérant l’eau de pluie et de multiplier les rendements de mil par 2 ou 3.
Voir aussi notre autre article : Sourgou, Ouoro, Wettin et Rialo visitent les fermes-pilotes de Guiè et Filly (2012-2013)
Préparation au voyage
Dès le mercredi 9 octobre, les 2 organisateurs Paul et Alfonse, étaient déjà à pied d’œuvre pour le bon déroulement de cette activité.
Il leur a fallu :
- Se rendre à l’université de Koudougou
- Régler les formalités de location du bus qui devait transporter les participants
- Régler la question du chauffeur car celui prévu venait de perdre sa femme.
- Réunir des agriculteurs vivant dans des villages dispersés en brousse pour partir en véhicule aux aurores
Le départ du premier convoi qui concerne les participants des villages de Sourgou et de Wettin étant prévu pour le jeudi 10 octobre à 4 heures du matin, ces derniers ont dû passer la nuit dans les salles de classe de l’école de Sourgou, le village le plus accessible en véhicule.
Grâce à la contribution de 500 FCFA demandée à chaque participant, les organisateurs ont pu leur servir un souper et un petit déjeuner préparés par une restauratrice du dit village.
Les difficultés du départ
Pour les organisateurs le périple de cette première journée a commené à Koudougou dès 3h30 du matin. Il avait été décidé de quitter Sourgou vers 4 h du matin donc ils se sont postés à la station ELIKAN route Koudougou-Sabou pour attendre le bus qui n’est arrivé… qu’à 4h 30 !
- Le chauffeur ne pouvait dormir à Sourgou avec son bus sans compter un jour de plus de location (finances-finances !)
- Le bus est arrivé au site d’hébergement à 5h10.
- Le pain apporté depuis les boulangeries de Koudougou a permis de prendre un petit déjeuner au lait préparé par la restauratrice.
Après tout le monde a embarqué dans le bus qui a finalement quitté Sourgou à 5h40.
Le problème du choix du trajet
N’ayant pu obtenir aucune information sur l’état de la piste Koudougou-Yako en cette fin de saison des pluies, craignant une route coupée ou un enlisement, nous avions décidé par précaution de passer par Ouaga :
Koudougou-Sourgou-Sabou-Ouagadougou-Ouahigouya (Filly est à 10 km avant Ouahigouya). 280 km de goudron.
Le convoi arrive à Ouagadougou aux environs de 7h 20 ou Édith, alors membre des Puisatiers, prend place à bord du véhicule portant ainsi le nombre passagers à 31 personnes.
Les visiteurs sont arrivés à la ferme de Filly autour de 10h30 après avoir parcouru environ 280 km.
Nous avons eu une visite très enrichissante et bien commentée en mooré par Pamoussa SAWADOGO jeune directeur de la ferme, dynamique et passionné. Il a une maîtrise en Biochimie /Option microbiologie appliquée.
(Pratiquement aucun des agriculteurs ne comprend le français et Edith était la seule à ne pas comprendre le mooré.)
Pamoussa est originaire du village de Guiè. Il a été témoin, fasciné, dans son enfance, du développement de la ferme pilote de Guiè.
Un drôle de retour
Après un repas pris sur place, les participants ont dû prendre le chemin de retour.
A Yako, sur les conseils du chauffeur, le groupe décide de tenter d’emprunter la piste Yako-Koudougou pour regagner Sourgou ce qui diminuerait sérieusement le kilométrage (donc le prix de l’essence) tantis qu’Edith continue sur Ouagadougou avec les bus de ligne.
MAIS Patatra !!!!! Au redémarrage, le chauffeur constate qu’une des roues du véhicule est à plat, avant même d’aborder la piste. Il fallait donc la « coller » avant de repartir.
Pendant qu’on s’affairait à réparer la roue, c’est la batterie du véhicule qui nous lâche en se vidant de son acide par une entaille causée par les multiples secousses.
Il a fallu pousser pour démarrer.
Partis de Yako à 16h, nous arrivons à Imasgho autour de 17h40 où le pare-choc arrière se décroche. Ligoté avec un fil de fer et un morceau de tissu, il a pu tenir jusqu’à Koudougou où nous l’avons fait souder.
C’est finalement aux environs de 19h que le convoi arrive à Sourgou. Tous épuisés mais heureux d’avoir effectué cette visite.
Si ceux de Sourgou ont vite fait de retrouver leur concession, ceux de Wettin avaient encore 30 km à faire de nuit en vélo sur les pistes-sentiers pour regagner leur village !
Une soirée active pour nos deux organisateurs
A l’école de Sourgou les 2 organisateurs avaient à régler le couchage et le dîner des participants de Ouoro et Rialo pour le voyage du lendemain (27 personnes)
De retour à Koudougou il leur a fallu tourner pour essayer de trouver une batterie et régler le problème du chauffeur du lendemain étant donné que celui qui a effectué le premier voyage ne voulait plus y retourner.
N’ayant pas trouvé de solution à ces problèmes, les organisateurs se sont résolus à convaincre le chauffeur de revenir sur sa décision. Ce qui fut obtenu et rendez-vous fut pris pour le lendemain à 4h du matin
En ce qui concerne la batterie, il a été décidé que chaque organisateur puisse faire venir une personne (à 4 h du matin) afin de pouvoir démarrer le véhicule en le poussant.
Mais grâce à l’ingéniosité du chauffeur, il a pu mettre le véhicule en marche à l’aide d’un câble connecté à la batterie d’un autre bus.
Le 2ème voyage fut sans encombre majeur
Le bus est passé par la piste Koudougou-Yako tandis qu’Edith, accompagnée de Francis ZONGO et Koudbi ZONGO de Sanon qui revenait tout juste de 10 mois de stage à la ferme de Guiè, nous ont rejoint à Filly par le bus de ligne.
Mais la nuit était tout de même là à l’arrivée à Sourgou où les agriculteurs et agricultrices (dont une qui a fait tout le voyage avec son bébé) devaient encore rejoindre leur village à vélo, distant de 25 km (Ouoro) et 20 km (Rialo)
Voir le Bilan financier des 2 visites à la ferme pilote de Filly. (PDF téléchargeable)
Voir aussi notre article dans Burkina Doc : La ferme pilote de Filly, antenne de la ferme pilote de Guiè